< Retour Accueil / Nos conseils / Louer ses murs commerciaux : aspects juridiques et pratiques à connaître

Louer ses murs commerciaux : aspects juridiques et pratiques à connaître

Louer des murs commerciaux à Paris représente une stratégie patrimoniale souvent rentable, mais qui n’est pas sans exigences. Pour un propriétaire, bien comprendre les spécificités juridiques et les enjeux pratiques de cette mise en location est essentiel pour garantir la sécurité des revenus et la valorisation du bien.

Qu’entend-on par "murs commerciaux" ?


Les murs commerciaux désignent la propriété des locaux dans lesquels une activité commerciale est exercée, par opposition au fonds de commerce. Le propriétaire des murs loue le local à un commerçant ou un entrepreneur qui y exerce son activité. Il ne détient ni l’enseigne, ni la clientèle, mais uniquement le bien immobilier. Le contrat qui lie les deux parties est le bail commercial.

Le bail commercial : pilier juridique de la location


Le bail commercial 3-6-9 est la formule la plus répandue. Il engage le locataire pour une durée minimale de trois ans, avec la possibilité de renouvellement jusqu’à neuf ans. Ce type de bail offre au bailleur une stabilité dans la perception de loyers, tout en prévoyant certaines possibilités de révision triennale du loyer. Le contrat doit être rédigé avec précision : il doit mentionner la durée, la destination des lieux, les charges, les travaux, et les conditions de résiliation.

Les obligations du bailleur


Le propriétaire a pour obligation de livrer un local en bon état d’usage, conforme à la destination prévue au bail. Il doit veiller à la sécurité des installations (notamment électriques), et fournir les diagnostics immobiliers obligatoires : ERP (risques et pollutions), DPE, amiante, etc. Il doit également préciser clairement quelles charges sont à la charge du locataire, et lesquelles relèvent de sa responsabilité.

Fixer un loyer conforme au marché


La fixation du loyer doit être en adéquation avec le secteur, la surface du local, sa situation (quartier, visibilité, flux piéton), et les prestations proposées. Dans certains quartiers parisiens prisés, le montant peut être significatif. Pour attirer un locataire de qualité, mieux vaut proposer un loyer juste plutôt que surestimé, sous peine de multiplier les mois de vacance locative.

Choisir avec soin le locataire


Le locataire est au cœur de la rentabilité de l’investissement. Il est donc primordial de s’assurer de sa solvabilité en vérifiant ses bilans financiers, la pertinence de son projet professionnel et la solidité de ses garanties. Une clause de résiliation précoce en cas d’impayés peut également être insérée dans le bail, avec un dépôt de garantie adéquat.

Les travaux et aménagements


Avant la mise en location, certains aménagements peuvent s’avérer nécessaires : rafraîchissement des murs, mise aux normes, amélioration de l’accessibilité. Ces investissements peuvent être rapidement rentabilisés par un loyer plus élevé et un bien plus attractif. Le bail peut prévoir que certains travaux seront à la charge du locataire, notamment ceux relatifs à l’aménagement de son espace d’exploitation.

Anticiper la gestion locative


Gérer soi-même un local commercial implique de suivre les échéances de loyer, réaliser les relances en cas de retard, et traiter les éventuels conflits. De nombreux propriétaires choisissent de déléguer cette gestion à des professionnels, en contrepartie de frais mensuels. Cela permet de bénéficier d’un accompagnement juridique et administratif sécurisé, tout en conservant une vision claire sur la rentabilité du bien.

Fiscalité et formalités


Les loyers perçus sont imposables au titre des revenus fonciers. Il est possible d’opter pour le régime réel ou micro-foncier selon le montant des revenus. Certaines dépenses sont déductibles, notamment les travaux, les frais de gestion, ou encore les charges non récupérées. Une bonne gestion fiscale permet d’optimiser les revenus nets générés par la location commerciale.

Par Kevin UZAN, fondateur associé chez Commerce Immo.