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Vous êtes propriétaire d’un fonds de commerce à vendre ? Ce qu’il faut savoir

Vendre un fonds de commerce à Paris ou dans toute autre ville nécessite bien plus qu’une simple estimation. Cette opération repose sur des aspects juridiques, fiscaux, commerciaux et stratégiques qu’il est essentiel de maîtriser pour sécuriser la transaction et en tirer le meilleur bénéfice. Que votre commerce soit une boutique de quartier, un restaurant, un salon de coiffure ou toute autre activité, voici les éléments fondamentaux à connaître avant de mettre votre fonds en vente.

Comprendre ce qu’englobe un fonds de commerce


Un fonds de commerce ne se limite pas à un local. Il comprend l’ensemble des éléments corporels et incorporels liés à l’activité : la clientèle, le droit au bail, l’enseigne, le matériel, le stock, le mobilier, voire les licences et autorisations spécifiques selon le secteur d’activité. Le local lui-même, s’il est détenu par le propriétaire du fonds, peut être vendu séparément (on parle alors de murs commerciaux).

Identifier précisément les composants de votre fonds est essentiel pour en fixer la valeur et rassurer l’acheteur sur ce qu’il acquiert réellement.

Préparer la cession en amont


Avant même de lancer la recherche d’un acquéreur, plusieurs étapes préparatoires sont fortement recommandées :

  • Mettre à jour la comptabilité : les trois derniers bilans seront systématiquement demandés. Des comptes clairs et cohérents sont un gage de sérieux.

  • Assainir la situation juridique : s’assurer que tous les contrats liés au commerce (bail, contrats fournisseurs, contrats salariés) sont en règle et transférables.

  • Répertorier le matériel : dresser une liste du mobilier, des équipements et des stocks compris dans la vente.

  • Identifier les éventuels freins à la vente : litiges en cours, contraintes sur le bail, dépendance excessive à un salarié ou à un fournisseur, etc.


Une bonne préparation permet de négocier plus sereinement, de limiter les risques de blocage et de valoriser au mieux le fonds de commerce.

Évaluer correctement la valeur du fonds


L’évaluation d’un fonds de commerce dépend de nombreux critères :

  • L’ancienneté de l’activité et la fidélité de la clientèle

  • La rentabilité observée sur les trois dernières années

  • La qualité de l’emplacement (zone de chalandise, visibilité, passage, accessibilité)

  • La réputation de l’enseigne et le potentiel de développement

  • La valeur du droit au bail si celui-ci est particulièrement avantageux

  • La qualité et la quantité du matériel inclus


Une estimation trop élevée peut bloquer la vente, tandis qu’une sous-évaluation représente un manque à gagner important. Il est souvent judicieux de faire appel à un expert ou à un professionnel spécialisé pour déterminer un prix en cohérence avec le marché local et le secteur d’activité.

Organiser la transmission du bail commercial


Dans la majorité des cas, le fonds de commerce est lié à un bail commercial, que le repreneur souhaite reprendre. Ce transfert nécessite l’accord explicite du bailleur. Il est donc impératif de vérifier les clauses du bail concernant la cession du fonds :

  • Le bail prévoit-il une autorisation préalable du propriétaire ?

  • Y a-t-il des conditions à respecter (forme de l’acte, agrément de l’acheteur, rédaction par acte notarié) ?

  • Le bail comporte-t-il une clause d’agrément ou d’interdiction de cession isolée ?


Anticiper ces points avec le bailleur peut fluidifier le processus de vente et rassurer l’acheteur potentiel.

Informer et respecter les obligations légales


La cession d’un fonds de commerce est strictement encadrée par la loi. Plusieurs obligations s’imposent au vendeur :

  • Informer la mairie : certaines communes disposent d’un droit de préemption commercial sur les fonds situés dans des périmètres protégés.

  • Informer les salariés : si l’entreprise compte moins de 250 salariés, l’employeur doit les avertir en amont de son intention de vendre.

  • Publier un avis de cession : une fois l’acte signé, une publication légale est obligatoire pour signaler le changement de propriétaire.


Ne pas respecter ces obligations peut entraîner des sanctions ou annuler la cession. Il est donc crucial de les intégrer dans le calendrier de vente.

Accompagner l’acheteur dans son projet


La qualité de la relation entre vendeur et acquéreur est déterminante dans une opération de cession. Transmettre des informations complètes, être disponible pour répondre aux questions, fournir les documents demandés rapidement… autant d’attitudes qui rassurent le repreneur et accélèrent la conclusion du contrat.

Dans certains cas, un accompagnement peut même être négocié sur quelques semaines après la vente : aide à la prise en main des outils, présentation à la clientèle ou aux fournisseurs, transfert des codes, etc. Cela constitue un gage de sérieux qui peut faire pencher un acheteur hésitant.

Rédiger un acte de cession solide


L’acte de cession du fonds est un document juridique complexe. Il doit intégrer l’ensemble des éléments constitutifs du fonds, détailler les conditions de la vente, les garanties, les modalités de transfert, le paiement, les éventuelles clauses de non-concurrence, etc.

Ce document, souvent rédigé avec l’aide d’un avocat ou d’un notaire, engage juridiquement les deux parties. Il est également nécessaire pour les formalités d’enregistrement, de déclaration de chiffre d’affaires, ou pour les relations avec l’administration fiscale.

Gérer la fiscalité de la vente


La vente d’un fonds de commerce entraîne des conséquences fiscales. Le vendeur devra déclarer la plus-value réalisée (ou la moins-value éventuelle), payer les droits correspondants, et régulariser certaines taxes selon sa situation. Le traitement varie selon que le bien est détenu à titre personnel ou par l’intermédiaire d’une société.

Il est recommandé de s’entourer d’un conseiller fiscal afin de bien anticiper ces aspects, notamment en fonction du moment de la vente, de la nature des biens cédés, et du régime fiscal appliqué.

Anticiper la suite de la vente


La cession du fonds de commerce ne signifie pas pour autant la fin de l’activité immobilière du propriétaire. S’il possède également les murs, il peut envisager de les vendre, de les louer à un nouveau locataire, ou de changer leur affectation. S’il souhaite réinvestir, la trésorerie issue de la vente pourra être mobilisée pour un nouveau projet.

La vente d’un fonds de commerce s’inscrit souvent dans une stratégie plus large : départ à la retraite, reconversion, transmission familiale, recentrage d’activité… Anticiper la suite permet de mieux négocier le présent.

Par Kevin UZAN, fondateur associé chez Commerce Immo.